1. L’histoire du chameau qui pleure, votre premier film, était un travail d’étude pour l’école de cinéma que vous suivez à Munich. Il a fait le tour du monde, pour finir nominé aux oscars dans la catégorie meilleur documentaire. Qu’est-ce qu’une petite fille de nomade ressent lorsqu’elle est distinguée par Hollywood ?
Un pays de nomade, sa culture, ses hommes ont été reconnus par d’autres grâce à un documentaire. Un monde s’est ouvert à une majorité de personnes qui jusque là ignorait jusqu’à son existence. C’est pour moi un grand honneur.
2. Quels pays ont été les plus sensibles à cette histoire universelle ? Combien de personnes l’ont vu dans le monde ?
Je ne connais pas les chiffres exacts. Le film passe encore et les données changent régulièrement. Le chien jaune vient de commencer une « tournée » internationale et bénéficie d’un bon accueil partout. Dans certains pays comme la France, le Japon ou les Pays-Bas, le chien a même dépassé le chameau. Nous aurons bientôt des chiffres.
3. Après cette aventure, vous vous êtes lancés dans "Le Chien jaune de Mongolie". Qu’est-ce qui a changé pour vous entre les deux films ?
Le chameau était pour moi un film - essai. Son succès fut une surprise.
Après j’ai voulu arrêter mes études le plus vite possible. Le chien devait être mon film de fin d’études. Je n’avais pas plus d’ambition. Son accueil est donc une fois de plus une surprise et cela me réjouit beaucoup. Il semble que le public aime aussi ce film. Après le chameau, je suis restée une étudiante en cinéma. Maintenant après le chien je suis une réalisatrice en free lance. Je suis plus sûre de moi.
4. Dans ce film, vous décrivez la vie d’une famille de nomades. Quelle est à votre avis l’avenir du nomadisme ? Ce mode de vie peut-il continuer en Mongolie malgré l’attrait des jeunes générations pour le confort et pour la ville ? Et à quelles conditions ?
Chacun sait que ce mode de vie ne perdurera pas. Beaucoup de nomades ont perdu leurs troupeaux à cause des changements climatiques, des hivers glaciaux et des étés extrêmement secs, ils ont donc perdu leur moyen d’existence. Ils sont obligés d’aller chercher leur bonheur en ville. Je pense que d’ici une vingtaine d’années, il n’y aura plus, en Mongolie, de nomades authentiques, tels que j’ai pu les montrer dans mes films. Pour survivre en tant qu’éleveur, il va falloir qu’ils s’équipent d’ordinateurs, de voitures et tout ce qui va avec. Mais la vie change toujours.
5. Ce film vient de sortir en France, la critique est à nouveau très positive. Qu’aimeriez-vous dire au public français à propos de ce film ?
Je n’ai rien à dire. Je suis juste très contente que le film ait eu autant de succès en France. Si, j’ai juste peut être une chose à dire, je souhaite au public un bon voyage dans le lointain. Chaque spectateur doit tirer ses propres conclusions de mes films pour sa vie personnelle.
6. Parmi les personnalités, les artistes français que vous connaissez, lesquels aimeriez-vous rencontrer ? avec lesquels aimeriez-vous travailler ? Qui aimeriez-vous inviter en Mongolie ?
Chaque être humain est d’une certaine manière un artiste. Les choses arrivent toutes seules au travers des rencontres et des instants. Et je n’inviterai personne que je ne connaisse personnellement.
7. Quels sont les principaux besoins des nomades, en quoi pouvons-nous les aider ? Quelle est d’après vous la meilleure manière de les aider en matière de santé ?
Là je préfère me taire : Vous avez sûrement plus d’expérience que moi, heureusement !
8. Revenons au Cinéma. Après ces deux premiers films, quels sont vos projets ?
Je n’ai pas de plans. Les choses arriveront quand elles arriveront. Nous vous laissons le mot de conclusion, non sans vous avoir redit notre plaisir et notre fierté que vous soyez notre marraine.
Désolée d’avoir été si longue à vous répondre !
Je suis très contente que l’association marche bien, et je vous adresse tous mes vœux de réussite.
Cordialement,
Byambaa